Side hustle à la suisse: lancer sa micro-activité tout en restant salarié
La génération TikTok ne se contente plus d’un seul salaire. En Suisse romande, les ventes de bijoux sur Instagram, les ateliers de photo à domicile ou la conception d’applications après 18 heures explosent, portées par la souplesse d’un droit du travail qui autorise le cumul d’activités.
Dès 2025, un indépendant qui réalise moins de 2’500 francs de bénéfice accessoire peut même être dispensé de cotisations AVS, un nouveau seuil confirmé cet hiver par la caisse nationale.
Pour savoir rapidement si l’on peut rester simple indépendant ou s’il faut créer une Sàrl, plus salariés néo-entrepreneurs romands font appel aux conseils de plateforme en ligne comme Entreprendre.ch.
«Détenir un deuxième revenu ne pose aucun problème légal, à condition de prévenir l’employeur et de respecter les seuils sociaux et fiscaux», souligne Romain Prieur, expert-comptable diplômé et fondateur d’Entreprendre.ch.
Avant tout, le devoir de loyauté
Le Code des obligations, à l’article 321a, rappelle que le salarié doit protéger les intérêts légitimes de son employeur. Le Secrétariat d’Etat à l’économie précise qu’une activité accessoire devient illicite si elle concurrence l’entreprise ou nuit aux performances de l’employé.
Obtenir une autorisation écrite reste le meilleur moyen d’éviter tout litige, surtout lorsque le contrat de travail prévoit une clause spécifique.
L’inscription à l’AVS, marque de sérieux
Dès que l’activité génère des revenus réguliers, il faut s’annoncer comme indépendant auprès d’une caisse de compensation.
Tant que le bénéfice annuel ne dépasse pas 2’500 francs, les cotisations ne sont perçues qu’à la demande; au-delà, la caisse fixe des acomptes trimestriels proportionnels au revenu attendu.
Comptabilité et impôt: simple, mais pas improvisé
Jusqu’à 500’000 francs de chiffre d’affaires, la loi autorise une comptabilité « recettes-dépenses » assortie d’un relevé du patrimoine ; au-dessus, un bilan complet devient obligatoire.
Les justificatifs doivent être conservés dix ans, car le fisc peut les réclamer lors d’un contrôle. Le bénéfice net vient ensuite s’ajouter au salaire dans la déclaration d’impôt annuelle.
Le mur des 100’000 francs de chiffre d’affaires
L’assujettissement à la TVA, lui, ne dépend pas du bénéfice mais du chiffre d’affaires. Sitôt la barre des 100’000 francs franchie, l’entrepreneur doit s’inscrire auprès de l’Administration fédérale des contributions et facturer la taxe à ses clients.
Beaucoup décident alors de créer une Sàrl, plus crédible vis-à-vis des fournisseurs et plus protectrice du patrimoine privé.
Sécurité sociale et assurances: à ne pas négliger
Le salarié reste couvert par l’assurance-accidents de son employeur pour son activité principale, mais la branche indépendante exige sa propre couverture. Une police accidents complémentaires, une indemnité journalière en cas de maladie et un pilier 3a ajusté évitent les mauvaises surprises si la micro-activité devient un jour la source de revenus principale.
De la micro-activité à la véritable entreprise
Si les ventes décollent, transformer l’entreprise individuelle en Sàrl ou SA apporte trois avantages: responsabilité limitée, meilleure perception bancaire et distinction nette entre finances privées et professionnelles.
Cinq réflexes pour démarrer sereinement
Informer son employeur, s’enregistrer à l’AVS, ouvrir un compte bancaire séparé, facturer avec les mentions légales correctes et archiver rigoureusement les justificatifs: ces gestes suffisent à rester dans les clous dès le premier client.
Les outils comptables en ligne ainsi que les tutoriels comme ceux que l’on peut notamment retrouver sur la chaine Youtube de Entreprendre.ch (https://www.youtube.com/@romain-entreprendre) simplifient le quotidien, mais un œil professionnel reste précieux pour éviter un amortissement mal calculé ou une déclaration TVA tardive.