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« Once Upon a Time… in Hollywood », un conte « made in Tarantino »


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« Once Upon a Time… in Hollywood », un conte « made in Tarantino »

« Once Upon a Time… in Hollywood », un conte « made in Tarantino »

Avec « Once Upon a Time… in Hollywood », probablement son film le plus personnel, dans les salles mercredi en Suisse Romande, Quentin Tarantino rend un hommage émouvant au cinéma qui l’a construit enfant, empreint de mélancolie, d’humour noir et de pics de violence savamment dosés.

En préambule à la présentation de son film à Cannes, en mai, Tarantino s’était fendu d’une requête à l’attention des journalistes et autres festivaliers leur demandant d’en raconter le moins possible sur les éléments de l’intrigue.

Après quoi ils avaient pu enfin découvrir cette déclaration d’amour au 7e art d’autrefois. Film certainement le plus attendu de la compétition 2019 cannoise, avec les stars Leonardo DiCaprio et Brad Pitt en tête d’affiche, ce 9e long métrage de l’enfant terrible du cinéma américain ne lui avait toutefois pas permis de conquérir une nouvelle Palme d’or, 25 ans après le sacre de « Pulp Fiction ».

Les deux films ont d’ailleurs en commun une structure narrative non linéaire, qui témoigne de l’ambition retrouvée de Tarantino dans cet exercice.

Sans donc révéler quoi que ce soit de crucial de l’histoire, on peut dire que « Once Upon a Time… in Hollywood » conte les pérégrinations, dans le Los Angeles en mode hippie de 1969, de deux amis, Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), acteur-vedette de téléfilms de type western, et Cliff Booth (Brad Pitt), sa doublure cascades et homme à tout faire.

Quand le premier, au bord de la dépression alcoolisée, aspire à être enfin reconnu pour son travail de comédien, le second aimerait pouvoir continuer ce métier de l’ombre des plateaux de cinéma qu’on ne lui propose plus de faire.

– Magnifiques Pitt et DiCaprio –
Pendant ce temps, dans la propriété voisine de celle de Rick Dalton s’installe le couple Sharon Tate (Margot Robbie) et Roman Polanski, nouvelles stars de ce qui n’est pas encore tout à fait le nouvel Hollywood, dont rêve le personnage campé par Leonardo DiCaprio.

« Sharon et Roman représentent un Hollywood inatteignable pour Rick. Or c’est quelque chose de fréquent là-bas, que de voir ainsi se côtoyer le succès et l’échec, la gloire et le déclin. Dans mon film c’est métaphorique et littéral », a expliqué Tarantino à Cannes.

Si DiCaprio livre une partition tout en intensité, dans ce registre tragi-comique qu’on lui connaît bien, Brad Pitt crève l’écran en « cool guy », ce mec tranquille qui a l’art d’en imposer sans rien faire, tout en concentrant dans les recoins de son visage buriné l’attitude du loser magnifique.

Un film qui se veut donc aussi hommage à ces glorieux acteurs et cascadeurs qui ensemble ont fait la légende du cinéma bis Hollywoodien, tels Burt Reynolds et Hal Needham qui ont ici inspiré Tarantino.

L’autre personnage principal du film est le Los Angeles d’une époque révolue où Tarantino a grandi et s’est fabriqué son propre cinéma. Au fil des tournages de Rick, des rencontres de Cliff, notamment avec la fameuse Manson Family, et des balades de Sharon Tate, le réalisateur promène le spectateur dans de nombreux lieux emblématiques de la Cité des anges qu’il a pris soin de recréer sans reconstitution numérique.

« Les moments magiques pour moi c’est quand on tournait quasiment au même endroit où mes parents vivaient quand ils sont arrivés à Los Angeles et que Quentin a reconstitués à l’identique », avait d’ailleurs confié à Cannes Leonard DiCaprio.

La sincérité et l’application avec laquelle Tarantino a construit son film, après cinq années d’écriture, ne le prémunissent pas de longueurs lors de séquences aux dialogues sans relief qui s’éternisent.

Un péché mignon qui porte le sceau Tarantino, tout comme les scènes de violence qu’il se délecte de filmer dans le bruit et la fureur. Sur ce point, le réalisateur tout nostalgique soit-il dans « Once Upon a Time… in Hollywood » ne s’est heureusement pas assagi à 56 ans.

 

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