Une campagne choc pour mettre en garde contre le « sharenting »
On le sait bien, la technologie est un merveilleux outil, notamment pour rester facilement en contact avec ses proches, en tout temps et en tout lieu. Néanmoins, elle possède également ses propres limites et surtout ses risques.
Aujourd’hui, je vais te parler d’une pratique qui s’appelle le « sharenting », je ne sais pas si tu en as déjà entendu parler ? Qui, même si elle est issue de comportements que l’on peut juger anodins, n’est pas à effectuer sans prendre conscience de ses dérives.
Mais qu’est-ce que le « sharenting » ?
Tout d’abord, concentrons-nous sur la composition du nom « sharenting », pour en comprendre la définition. Ce mot est la combinaison de « share », signifiant partager, et de « parenting » pour la parentalité. Ainsi, l’utilisation du mot « sharenting » décrit la pratique du partage de photos de leurs enfants, de tout âge, par les parents.
Et quoi de plus normal que de vouloir montrer son bonheur à nos proches, à travers des contenus sur nos réseaux sociaux ? Les enfants étant, pour la majorité des parents, une grande fierté et une partie majeure de leur vie, il est donc tout à fait logique que les parents aient envie de montrer au monde les prouesses, aussi petites soient elles, de leurs progénitures ou de partager les instants vécus en famille.
Mais c’est là que se situe également tout le danger du « sharenting »…
La portée des contenus digitaux
Même si les parents ont conscience de la confidentialité, limitée ou non, de leurs comptes et donc des contenus postés sur leurs réseaux sociaux, une image mise sur internet ne pourra jamais être complètement supprimée et il sera, ainsi, toujours possible de la retrouver, si on sait comment chercher.
Là se situe l’un des risques du « sharenting ». Il est possible que les parents aient envie de partager leurs rires, face à certaines situations dans lesquelles auraient pu se mettre leurs enfants, sans avoir conscience que cette image pourrait devenir embarrassante par la suite. C’est pourquoi, de nombreuses associations travaillent actuellement sur une manière de responsabiliser davantage les parents quand une photo de leur enfant, n’étant pas forcément en capacité de donner son accord pour son utilisation, est postée.
Un danger beaucoup plus préoccupant
Alors oui, en théorie, les parents ne souhaitent que le bonheur, actuel et futur, de leurs enfants, donc le premier risque du « sharenting » que je t’ai exposé n’est pas forcément le plus important. Néanmoins, il y a un véritable danger qui se cache derrière le « sharenting », beaucoup plus préoccupant !
Une fois la vidéo ou la photo mise en ligne, elle peut facilement se retrouver dans les mains de personnes malveillantes, qui vont la détourner à des fins pédocriminelles. Et, en plus de fournir, sans le vouloir, du matériel pour leurs pratiques écœurantes et illégales, c’est une série d’information sur leurs enfants que les parents partagent.
En effet, sans même sans rendre compte, les parents peuvent donner des indications permettant de retrouver leur enfant, comme les lieux fréquentés, les activités pratiquées ou encore leur identité.
Une campagne choc pour sensibiliser
Afin de faire prendre conscience des risques encourus par le « sharenting », l’association CAMELEON a développé la campagne de sensibilisation percutante MERCI, en collaboration avec l’agence LIBRE Mullenlowe.
Une campagne qui se décline par une vidéo en caméra cachée d’une soi-disant maman, qui partage des photos de sa fille (images réalisées par intelligence artificielle) à des personnes inconnues dans la rue, en donnant des détails précis sur les loisirs de celle-ci, ainsi que des affiches placardées dans les transports en commun parisiens, dans lesquelles on aperçoit 4 hommes très différents (également des images artificielles) dans des lieux fréquentés, principalement, par des enfants.
Le clip vise à faire prendre conscience de ce que les parents peuvent faire sur les réseaux sociaux, alors qu’ils ne le feraient pas du tout dans la vraie vie, à l’image de la femme dans la vidéo, et les affiches à montrer qu’on ne connaît jamais le visage qui se cache derrière la pédocriminalité, il peut s’agir de n’importe qui.
Evidemment, cette campagne a pour but de faire réfléchir et, surtout, de prendre conscience des risques liés au « sharenting ». Cela ne veut pas dire que le « sharenting » est à bannir complètement, mais que si nous le faisons, il faut le faire en connaissance de cause.